La santé des salariés, au dernier rang des priorités …. ?
Enquête paritaire triennale sur les conditions de travail et de stress
Créé à l’initiative de SUD après la crise sociale de 2008 et rejoint par les autres syndicats, le Comité National de Prévention du Stress (CNPS) commence à rendre les conclusions de la dernière enquête triennale.
Les résultats de la grande enquête paritaire triennale sur les conditions de travail et de stress, vont encore mettre des mois avant d’être diffusés ne serait-ce que partiellement aux salariés.
Pourquoi donc ? Eh bien, comme à l’accoutumée, malgré quelques rares thèmes, les chiffres sont globalement négatifs et prouvent la poursuite de la dégradation des conditions de travail.
Points essentiels : l’intensité du travail reste à un niveau globalement élevé et l’insécurité au travail accentue sa dégradation.
Que ne va PAS faire la direction ? Mettre enfin en place de façon systématique l’analyse de la charge de travail !!! Logique !
Au CSEC santé et sécurité de MARS nous avons appris la naissance d’un ènième pseudo plan d’actions concernant ce point crucial de la charge de travail. Globalement, on sait que de nombreuses ressources existent déjà sur anoo ou orange learning, mais l’efficacité est vraisemblablement nulle. Qu’a décidé Orange ? rien de moins que d’en faire une « petite synthèse »… des mois de travail d’experts bandes G pour faire une synthèse, tout cela après avoir grassement payé un cabinet d’experts externes pour faire le diagnostic, lequel diagnostic n’était vraiment pas compliqué à faire dans les faits.
Et que va faire la direction ? Pour commencer, a priori pas de mesures nationales, les résultats seront analysés aux bornes des directions métier… qui en feront ce qu’elles voudront !!!
Et sinon quelles perspectives pour la charge de travail ? La direction va imposer rapidement et intensément partout et par tous les moyens une amplification substantielle de l’utilisation de l’intelligence artificielle générative (IAG). C’est la baguette magique Orange pour palier aux activités laissées en friche par tous les départs en TPS à venir.
A première vue on se dit que cela va peut être faciliter le quotidien en enlevant les tâches à moindre valeur ajoutée, mais c’est un leurre. Deux aspects doivent nous questionner.
Voila ce que nous dit l’INRS à ce propos : l’humain a besoin dans sa journée de travail d’alterner des tâches complexes nécessitant une forte concentration, avec des tâches plus simples. Il en va de notre santé mentale !
De plus, à plus long terme, déléguer nos facultés intellectuelles à une machine crée un véritable appauvrissement. Plus besoin de réfléchir pour rédiger un mail, un cv, un argumentaire client …. Et pendant ce temps-là, on utilise de moins en moins notre matière grise, qui va perdre toute une facette de ses capacités. La valeur ajoutée de l’humain n’est pas un mythe, une intelligence artificielle ne saura jamais faire preuve d’humanité, d’empathie, sa capacité reste avant tout de concaténer et de synthétiser une quantité astronomique de datas pour délivrer une réponse logique.
Moralité : Il va falloir être TRES vigilants pour observer rigoureusement les impacts de cette avalanche d’IAG !!!
Et du coté de l’accompagnement ?
Du coté de l’accompagnement, l’accord GEPP(La Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) est sans ambiguïté : les fonctions supports (en central aussi bien qu’en local) vont poursuivre leur forte décroissance.
Sur le terrain beaucoup de managers savent qu’il ne faut plus compter sur leur RRH, la proximité n’existe plus ; les RRH restent terrés dans leur équipe, parfois ils ne sont même plus identifiés, connus des salarié.e.s qu’ils elles gèrent. Du côté de la prévention, la chute se poursuit, le.la préventeur.trice est passé de métier en croissance à métier en décroissance, sans complexe, malgré les scandaleuses chutes d’effectifs annoncées sans tabou pour les 5 prochaines années.
La prévention, à force d’être lissée et harmonisée va devenir de plus en plus théorique, bien loin des problématiques locales alors que le cœur de cette fonction s’effectue au plus près des salarié.e.s. Les promesses toujours en vigueur (quoique très discrètement énoncées) d’un.e préventeur.trice pour 350 à 450 salarié.e.s sont très loin d’être constatées sur le terrain.
Le nouvel outil d’harmonisation de la prévention sera bien au service de l’harmonisation et du lissage, mais quand on demande s’il permettra aux préventeur.trices d’avoir accès à la base nationale des accidents du travail, la direction se retranche derrière des prétextes grossiers pour refuser de les afficher. Suicides et accidents du travail : c’est l’omerta chez Orange !
Moralité /Question : Qui va veiller à la santé et aux conditions de travail des équipes ???
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