Déclaration préalable SUD du CSE "aussitôt clôt" du 13 novembre 2025


“Regain” n’a pas de considération pour le maintien des effectifs chez Orange Maison-Mère, la référence à l’accord GEPP dans le projet montre que le but est d’accompagner la déflation des effectifs, des départs naturels qui risquent aussi d’être suivis par ceux et celles qui seront poussé·es vers un ailleurs, par lassitude ou par dépit. Les chef·fes de projet, en rédigeant ce projet indigeste de restructuration du tiers des effectifs de l’entreprise, ont délibérément produit un outil de pression managériale :

Avant même la consultation du CSEC sur ce projet, les annonces ont des effets sur l’organisation du Travail de la DO IDF :

Les directeurs·trices et toute la ligne hiérarchique sont obnibulé·es et se projettent d’ores et déjà dans ce projet de nouvelle organisation. Les premiers effets destructeurs de Regain se distillent inconsciemment, au détriment parfois de la gestion des équipes au quotidien. Déstabilisée, l’organisation de la DO IDF se fait ressentir :

- Prévention des risques médiocre suite à un accident majeur comme l’explosion sur le site de Ségur à Paris.

- Présentation en CSE de projets immobiliers non-aboutis en minimisant la présence de toxiques en les murs, des projets immobiliers mal suivis dont les coffrages sensés enfermer l’amiante sont percés et ventilés sur le site Noisy Capitole, avant même sa livraison.

- Proposition d’objectifs de ventes inatteignables en AD et en USC, provoquant des perturbations des collectifs de travail.

- Omission de réunir le CSSCT quand une équipe subie à longueur de journée, les nuisances des travaux voisins comme pour la boutique du Havre à Paris…

Que de difficultés à surmonter ! cela risque d’empirer si Regain est maintenu.

Les élu·es SUD alertent sur ces signaux montrant le manque de maturité d’Orange en termes de prévention des risques : Des alertes DGI et des CSE extraordinaire SST se cumulent sur la DO IDF.

De surcroît, l’actualité économique pousse l’opérateur Orange à des emplettes compulsives… Un véritable Black Friday : l’achat cher de Mas Orange en Espagne, ainsi que les enchères réenchéries de la vente à la découpe de SFR ne feront qu’affaiblir la trésorerie d’Orange.

Que penser d’Altice/SFR, l’opérateur malade des surendettements imposés par son actionnaire principal, Mr Drahi, sans oublier les malversations (soupçons de corruptions, blanchiment d’argent et fraude fiscale) et les déboires juridiques de sa filiale Altice Portugal. Une entreprise détruite par le cynisme libéral de son actionnaire principal, qui sans scrupule essaye de monter encore les enchères. Les syndicats de cet opérateur se démènent d’ailleurs, ces derniers jours, à sauver l’emploi en cherchant à préserver l’intégrité de cette entreprise ; une vente à la découpe en trois morceaux choisis, risquerait de ne pas maintenir un effectif au complet. Les appétits des trois opérateurs Bouygues, Free et Orange ne priorisent malheureusement pas l’emploi.

Aussi le projet Regain déstabiliserait Orange, dans ce contexte européen où la concurrence fait rage. Où il est d’autant plus important de maintenir une équipe qui gagne : comme le rappelle hypocritement le projet Regain, des enjeux comme les JOP ont été des réussites, grâce surtout à son personnel. L’Opérateur Orange ne peut se permettre de bousculer son personnel et l’organisation du travail de la maison-mère, ni de dissocier les périmètres sociaux et hiérarchiques, sans se mettre lui-même en difficultés.

Stop au projet Regain, qui risque de renouveler l’histoire tragique, celle d’une entreprise surendettée et dont le personnel serait poussé à bout…

Tabler sur le remplacement des travailleurs et travailleuses, des humains par des Systèmes IA est également le vice caché de ce renouveau ; un opérateur renouvelé mais sans salarié·e. Le marché boursier est d’ores et déjà enchanté de ce manège, les stock-options de nos dirigeants et dirigeantes leaders feront un « grand bond en avant », comme pour l’annonce de “Lead the Futur"auparavant. Cependant aucune reconnaissance pour les salarié·es, qui vivrons un grand recul des effectifs…“avant t’avais un collègue pour t’aider, mais c’était, c’était avant la GEPP 2025…”

Victoire de SUD pour non-respect d’un accord par Orange pendant les JOP :

A l’été 2024, et alors que la seule CFE/CGC signe un accord médiocre sur les modalités d’accompagnement des volontaires pour la « TEAM JOP 2024 », le syndicat SUD conteste notamment deux mesures :

- la prime de sujétion scandaleusement ridicule et très loin de compenser la réalité des aggravations de temps de trajet pendant plusieurs mois.

- et les compensations au travail de nuit.

SUD saisit la justice en septembre 2024 sur le non-respect des accords déjà en vigueur dans le groupe sur ce deuxième point.

Le jugement rendu ce 7 octobre par le tribunal de Nanterre condamne Orange et l’enjoint à verser aux salarié·e·s concerné·e·s par du travail de nuit le différentiel entre la majoration de 15% prévue dans l’accord JOP et celle de 50 à 110% fixée par les accords 35h de 2000 et de branche de 2003 : cette régularisation sera automatique

En ce qui concerne les aggravations de temps de trajet, chaque salarié·e lésé·e par les mesures dérisoires de compensation prévue par l’accord JOP2024 peut saisir les prudhommes pour obtenir réparation.

Quelles leçons tirer de cette histoire ?

Orange oublie ses propres accords délibérément et quand cela l’arrange… c’est l’amnésie sélective.

Orange continue à oublier d’appliquer l’accord “expérimentations”, concernant les nouvelles technologies liées aux Systèmes d’IA, notamment concernant les SIA Speech Analityc et Maia, présentés en CSEC. En effet, lors d’un séminaire USC le 6 novembre, en présence de la directrice du projet Speech Analytic, nous apprenons qu’il y a eu des salarié·es ayant participé à des essais pilotes, de ces 2 SIA… et toujours pas de convocation à négocier sur leurs expérimentations.

Ce qui nous amène à ce projet Regain qui fait également référence à de nouvelles technologies, pour notamment remplacer l’Humain,

Par exemple :

- au sein de l’USC, les services sont déjà dans le collimateur numérique.

- au sein de l’UCI le système Finite State Machines (FSM), prévu de se déployer décembre 2025, vu sa définition, aura quant à lui des conséquences directes sur les métiers du PPR, pilotage production Réseaux. Avec ce SIA, la chasse au temps mort et géolocalisation seront les entraves numériques des Techniciens et Techniciennes…

Nous attendons impatiemment l’application de la loi et de l’accord Expérimentation !

Quant à Speech Analytic et Maia, SUD alerte à nouveau concernant le contrôle des salarié·es et la mise en place d’un script « augmenté » qui auront des effets sur les Risques Psychos Sociaux.

Toujours Non ! au contrôle de l’humain par un algorithme, Non ! au « script augmenté » , dont on connait les effets désastreux pour la santé des salarié·es depuis plus de 15 ans.

Pour finir : l’enquête de Technologia décidée par le CSEC sur Regain est entravée, son mail d’annonce étant basculé dans les indésirables des boites orange.com…

DOIDF 

Suggestions de lecture :

  • CSEE : Le projet REGAIN sur la DO IDF
  • Mardi 2 décembre : budget, salaires, retraites, toutes et tous en grève !